Rédactionnels
Chronique d'un musicien
(Écrite sur un sac à vomi de la compagnie JetAir lors du vol Toulouse/Bruxelles le 29/06/2015)
Tel un général allemand prononçant le "H" aspiré, quand une chronique t'harasse c'est généralement qu'elle ne t'a été bien inspirée, hors là… J'avais De Groodt Inspiratie in mijn bezit.
Une question sur le tas rôda : "Qui sont ces gens du voyage ? Entre mi-sol et mi d'haut, sont-ils assez "terre à terre" que pour échapper à leur automutisme ?"
Question que j'ai voulu régler sur ce papier amuse bic que la compagnie m'a prêté pour un vomi.
Précise, organisée et bien à billet s'il vous plaît, qu'on la dise strict aux yeux de faon, fard et faut s'il vous en plaie pensée que si cette hôtesse se fasse tirée à 4 épingles le fait que l'une y forme la jeunesse !
Que ce soit de vente ou de derrière, l'équipe est sauvage et rien n'est laissé au blazard quelle qu'aile soit "L" que l'avion en ait deux et que le nom n'en ait qu'un buy me love !
Ils sont là et non las de faire leur traffic aérien n'ayant de cesse que de pousser à la consommation… Décence, quoi !
Que le sol si terre en mer si je ne m'abuse mais si do ré soit aile (2 ré) votre altitude ressemble plus à une opération Uber qu'UT !
- S'il vous plaît, une petite pièce pour rester unis, … chef… Sommes-nous à deux doigts que quelqu'un nous fasse le pare-brise ? Chez JetAir, on a le vent en poupe, blizzard, non ?
Un prof décolle en terminal :
- "Avion nous besoin de ça ?" se demande ce couple dont l'un des deux s'emballe pour une bouteille d'eau. Ce qui n'est pas rien, d'autant plus que l'ancien franc ne bénéficie pas d'un pass âgé !
- "En parlant de problèmes d'eau, je m'appelle Toulouse" se dépeint mon voisin.
- "Et moi, je viens d'Agde ou je fût le Hérault d'un soir, car en tant que musicien, c'est que j'en fais des bornes, Toulouse!...
Empathy for the Devil
(L'empathie… source intarissable de questionnement…)
Distinguez cette part du malin qui se reflète sans vergogne dans les neurones miroirs.
Ne se rassasiant plus que de cognition sociale, l'immiscion se fait en douceur au fil des années pour pousser à l'extrême l'effort de compréhension de ce qu'exprime autrui en excluant l'entraînement affectif personnel autant que le jugement moral.
Sentiment antinomique absorbant toute l'énergie de celui qui ne sait le gérer, il force à être plus que sélectif, à ne pas pousser trop loin le degré d'amitié, d'intimité, de proximité. L'empathie est une malédiction dont l'ersatz de cure salvatrice est la solitude.
Sournoisement le succube offre une clé de cœur, un scanner de sentiments, une aura invisible qui vous guide sans faille dans un ressenti justifié et une objectivité universelle qui comprend l'éthique de réciprocité dont tous les êtres humains devraient être pourvus.
Néanmoins, une guerre permanente s'instaure entre votre incapacité à comprendre les choix des gens et votre faculté à comprendre pourquoi ils les ont faits. L'empathie vous rend aigri qu'autrui n'ait autant d'attention a votre égard et vous laisse, de plus, spectateur impuissant de la maladresse du monde.
Ne s'empêcher de comprendre actions et réactions humaines, des plus belles aux plus horribles conduit à un certain détachement. Ni jugement, ni amour, ni haine.
Afin d'éviter d'absorber l'accumulation pesante de ces masses sentimentales, le syndrome vous rend froid de neutralité.
L'empathie ne se veut synonyme de compassion mais peut se targuer d'altruisme, elle ne fait même pas preuve de sympathie, elle est juste là, force passive qui ronge son hôte tout en rassurant, calmant et mettant en confiance son interlocuteur.
Elle est cette maladie coupable qui donne l'impression d'être faible pour se laisser atteindre de la sorte. Alors on lutte contre soi, en permanence, à en devenir des blocs d'insensibilité pour tous les autres yeux que les siens... Juste histoire de s'isoler un peu plus finalement en espérant un jour ne souffrir que pour et par soi.
On ne guérit pas de l'empathie mais on apprend à la gérer, il suffit d'un peu de caractère pour en faire une alliée fidèle. À la fois bouclier résistant et véritable fer de lance elle se dévoile agressive, venimeuse, tactique, novatrice et protectrice. L'attaque et la défense de tout un système immunitaire caractérisés par cette abondance incandescente campant dans le thorax et prête à diriger toutes les croisades de ce monde sans jamais envisager la défaite.
...Et comme pour tout dans la vie, il appartient d'éprouver la chimère pour se décider d'en être l'ilote, l'atone ou l'autocrate.
Friendship
(Apologue allégorique d'une parabole rhétorique (et oui, j'aime les pléonasmes))
Les amis, c'est un peu comme les chaussettes... Elles peuvent tenir chaud, elles sont toutes différentes, y en a que tu perds, d'autres que tu jettes et y en a même qui sont toutes dépareillées mais que tu gardes quand même parce qu'au fond tu les aimes vraiment...
Force est de constater qu'on choisit souvent nos chaussettes en fonction de nos états d'esprit ou de nos activités. On choisira les chaussettes molletonnées aptes à nous réchauffer le corps et l'âme quand nous sommes en manque de chaleur. D'autres assez résistantes pour nous accompagner lors de nos activités physiques (n'oubliez cependant pas que certaines activités physiques se pratiquent de préférence sans). Certaines conviendront parfaitement pour asseoir votre style et enfin (et surtout) plusieurs d'entre-elles égayeront vos journées de leurs couleurs criardes ou leur grain de folie.
Mais les chaussettes, ça évolue dans le temps. Seuls quelques élus ont la chance de pouvoir entretenir une relation à long terme sans que le temps et la vie ne désagrègent d'un funeste ombrage cette promiscuité.
Lorsqu'émane d'elles ce fumet désagréable, on est tenté de les mettre au bac, le temps qu'elles retrouvent toutes ses qualités originelles qui ont fait d'elles notre choix... Alors que c'est parfois nous, qui sans nous en rendre particulièrement compte, sommes à l'origine de cette odeur nauséabonde que l'on peut dégager au travers des aléas de la vie.
Les vraies chaussettes vivent à travers nous, avec nous, pour nous. Elles traversent lorsque le cuir s'étiole les mêmes chemins aqueux, elles absorbent ce qu'elles peuvent et comme ce n'est jamais assez pour nous, on se sent dans l'obligation d'en changer alors qu'elles ont, du mieux qu'elles pouvaient, remplis leur rôle.
Bon, maintenant c'est clair qu'il y en a dont on tombe amoureux (comme faire se peut que l'on tombe amoureux d'une chaussette), elles sont magnifiques, elles ont du charisme et de l’apparat qui fait qu'on a envie de traîner avec elles... Puis, on se rend compte du leurre. Sous ce bel aspect tape-à-l’œil, il s'avère qu'elles sont de mauvaise facture. Elles nous trahissent sur la marchandise et leurs intentions tentant au départ de sublimer, par leur superbe, notre ego nous laissent nu et amère de comprendre qu'elles nous utilisaient pour leurs propres perversions narcissiques. Le froid du manque et de la déception s'installe dès lors doucement, nous laissant suinter de tristesse et de mélancolie jusqu'à la rencontre inopinée d'une autre paire qui épongera les larmes du passé.
Car en fait, il en existe tellement d'autres! Ne dit-on pas: "Les chaussettes, c'est comme les testicules, il faut en tâter mille pour en trouver une bonne paire!"?
Ou alors, les amis, c'est un peu comme les slips... Ils sont proches de ton intimité, ils absorbent tes gouttes et quand ils commencent à t'irriter les parties génitales... ils finissent au bac...
Ou alors... ... Soit, vous avez compris l'idée!
En fin de compte, même si on aime de temps en temps se balader nu, on a toujours besoin d'un slip ou d'une bonne paire de chaussettes!
le crayon noir
(Revenu du passé, ce fantôme oublié m'a suggéré de re-dessiner avant d'être damné.)
Un beau jour ou peut-être une nuit
Près d'un bac je m'étais endormi
Quand soudain, amorçant mon réveil
Et venant de nulle part, surgit un crayon noir
Lentement il semblait s'avancer
Lentement, je le vis tournoyer
Près de moi d'un trait ascensionnel
Comme tombé du ciel, le crayon vint se planter
Il avait la robe couleur pubis
Et sa mine semblait endolorie
Au dessus, à la place des yeux
Une gomme bien blanche toute couronnée de bleu
De sa mine, il m'a fait un bisou
Dans ma main, il a glissé son cou
C'est alors que je l'ai reconnu
Surgissant du passé, il m'était revenu
Dis crayon, oh dis emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant dans mes rêves d'enfant
Pour croquer en tremblant sur une toile, sur une toile
Comme avant dans mes rêves d'enfant
Comme avant sur un beau cahier blanc
Comme avant à l'aube de mon éveil
être faiseur de traits et faire des merveilles
Le crayon noir devenant fusionnel
Prit son envol pour regagner le ciel
Un beau jour, une nuit
Près d'un bac, endormi
Quand soudain
Surgissant de nulle part
Surgit un crayon noir
Un beau jour, une nuit
Près d'un bac, endormi
Quand soudain
Il venait de nulle part
Surgit le crayon noir
Un beau jour, une nuit
Près d'un bac, endormi
Quand soudain
Surgissant de nulle part
Surgit un crayon noir